Irrévérence - épisode 6 (TEXTE)
Où l’Italie confie à une agence des Nations unies un bas-relief de la déesse grecque de la terre et de la fertilité, Déméter
Le ministre céda la parole au conservateur national des biens culturels : la seconde partie de la cérémonie commençait durant laquelle Déméter serait enfin dévoilée.
« Monsieur le Directeur général, Monsieur le Ministre, Excellences, Mesdames et Messieurs », commença le conservateur, « nous avons cru, pendant des siècles, qu’il ne restait rien de la Crotone antique, en Calabre… En dépit d’innombrables chantiers de fouilles profondes ouvertes là depuis plus de cent cinquante ans, il n’y avait plus, semblait-il, nulle ruine digne de ce nom à découvrir dans cette ville pourtant si illustre en son temps, et très fameuse aujourd’hui encore, parce que c’est là que Pythagore avait fondé son école de mathématiques et son influente communauté philosophique. Cette secte savante de la Magna Grecia avait même eu, un temps, la charge des affaires de la cité de Crotone. Et ceci avait constitué une expérience historique assez unique de conduite des affaires de l’État par des mathématiciens et des philosophes. »
« Tandis que nos équipes cherchaient des restes de ce glorieux passé politique, elles ont mis à jour non pas quelque nouveau théorème jusqu’ici disparu, ni quelque texte philosophique gravé dans le marbre, mais… un temple. Un temple, oui, datant de cette même époque. Un temple dédié à la déesse grecque de la terre, des saisons, de l’agriculture et de la fertilité, j’ai nommé : la déesse Déméter. Ce temple de Crotone s’est révélé d’une architecture en tout point semblable à celle du temple d’Eleusis, lieu d’origine du culte de cette divinité et de sa fille Perséphone. Cette découverte a relancé le débat sur l’origine de la déesse : avant de devenir grecque, était-elle crétoise, ou bien même égyptienne ? Est-elle assimilable à Isis, la sœur d’Osiris, comme le soutiennent beaucoup ? Quoi qu’il en soit, la réputation et l’aura ésotérique entourant la figure de Déméter sont restées vivantes jusqu’à nos jours. »
« Cette découverte a également laissé augurer de nouvelles informations importantes sur les fameux, j’ouvre des guillemets, ‘mystères d’Eleusis’. Il s’agissait de cérémonies qui exercèrent une influence religieuse et culturelle capitale dans l’antiquité, et dans tout le bassin méditerranéen. Mais personne n’a encore réussi à reconstituer pleinement, avec des preuves crédibles, la teneur de ces cérémonies archaïques. On continue aujourd’hui comme hier à se perdre en conjectures, dont beaucoup sont fondées sur des textes du septième siècle avant notre ère, appelés les Hymnes Homériques, lesquels évoquent ces fameux ‘mystères d’Eleusis’. »
« Les trouvailles de Crotone permettent d’ores et déjà de rouvrir le dossier de ce que l’on appelle depuis des millénaires ces ‘mystères’ – je cite leur nom ici encore entre guillemets, pour que l’on ne se méprenne pas… Je suis un esprit scientifique, et pour moi toute énigme peut, et tôt ou tard doit trouver son déchiffrement. Nous rouvrons donc aujourd’hui le dossier de ces ‘mystères’, entre guillemets, pour que nos équipes de chercheurs nous communiquent un jour de nouveaux faits les concernant, et que soient émises de nouvelles questions de recherche. »
« Nous savons en tout cas déjà que de très nombreuses personnalités de l’antiquité gréco-romaine sont passées par ces cérémonies : Sophocle, Pindare, Platon, Aristote – excusez du peu ! Et Alcibiade, et tant d’autres hommes parmi les plus illustres – n’oublions pas Marc-Aurèle et la plupart des empereurs romains… Et n’oublions surtout pas Plutarque, ni Cicéron, car tous les deux nous en parlent dans leurs écrits… Et nous savons aussi, ce qui est très important pour comprendre le retentissement de ces mystères, qu’ils étaient accessibles aux femmes comme aux hommes, et aussi aux esclaves. »
« Monsieur le Directeur général, Monsieur le Ministre, Excellences, Mesdames et Messieurs, permettez-moi d’inviter à ce pupitre, maintenant, le chef de la mission archéologique de Crotone, pour qu’il vous entretienne de ce que l’on sait aujourd’hui de ces ‘mystères’. »
La salle tout entière, piquée dans sa curiosité, était tendue dans une écoute vibrante. Quelques barbus à l’air docte lancèrent des applaudissements. Sans doute une claque d’archéologues.
«VoicicequeSophoclenousendit »,commençalechefdelamission. « Jecite: “Ô trois fois heureux ceux des mortels qui, après avoir contemplé ces mystères et y avoir été initiés, iront aux enfers dans la demeure d’Hadès. Car ceux-là seuls y resteront vivants et survivront à cette épreuve ! Pour tous les autres, les non- initiés, il n’y aura que les souffrances et la mort !’’ Fin de citation. »
« Et voici maintenant ce que nous en dit Cicéron, je cite encore : “Les mystères d’Eleusis sont le meilleur de tous les dons que la Grèce ait fait au monde. Il n’y a rien de plus élevé qu’eux. Ils ont adouci nos caractères et nos coutumes, ils nous ont fait passer de la barbarie à la civilisation. Ils nous ont montré comment vivre heureux, mais ils nous ont aussi appris à mourir avec espérance. Les mystères nous ont donné non seulement notre agriculture et notre alimentation, mais aussi les coutumes et la Loi, et l’art de vivre en humains.” Fin de citation. »
« Monsieur le Directeur général, Monsieur le Ministre, Excellences, Mesdames et Messieurs, nous ne devons pas sous-estimer l’importance capitale de ce que nous disent là Cicéron et Sophocle pour l’histoire de la philosophie, des religions et des civilisations. Certes, le déroulement précis de ces cérémonies nous échappe encore. Néanmoins, grâce à de nombreuses sources indirectes et au travers de nombreux recoupements, il nous est possible de proposer aujourd’hui une reconstitution assez proche de ce que furent vraiment ces rites sacrés. »
« En effet, certains adeptes ont rompu le secret qu’ils s’étaient pourtant engagés à préserver. Ce fut le cas d’Alcibiade, par exemple : nous savons qu’il a trahi, mais nous ignorons, hélas, ce qu’il a révélé. Aristote nous est plus utile puisqu’il nous dit que les célébrations comprenaient trois parties, je cite : “D’abord des actions sont mimées, puis des formules solennelles sont dites, et enfin des choses sacrées sont dévoilées”. Fin de citation. Plutarque aussi nous renseigne, je cite encore :
“Ce sont d’abord des courses au hasard’’, dit-il, ‘‘de pénibles détours, des marches sans fin et angoissantes à travers les ténèbres. Puis la frayeur atteint à son comble, et le public est pris de frissons, et de tremblements d’épouvante, avant que soudain une lumière merveilleuse ne s’offre à leurs yeux. On passe alors par des lieux purs et par de vertes prairies fleuries où retentissent des chants merveilleux, et où l’on assiste à des danses enchanteresses. Alors, alors ! des paroles sacrées et prophétiques retentissent et se font solennellement entendre. Quand la ferveur de l’assistance est à son comble, se produisent pour finir d’authentiques visions et diverses apparitions de divinités. Et c’est alors, au milieu de transes, que des révélations sacrées s’emparent des corps des personnes de l’assistance, et leur inspirent un immense respect religieux, d’obscures et terrifiantes craintes et de lumineuses extases.” »
« Tout nous porte à croire, aujourd’hui, que des substances psychotropes étaient utilisées. Nous savons qu’on buvait là un breuvage sacré, appelé le cycéôn, à base de lait de chèvre, de céréales, de menthe et d’épices, lequel produisait des voyages psychédéliques et laissait une empreinte durable dans le psychisme des initiés. Des recherches récentes ont établi que les prêtres préparaient cette boisson à partir d’épis infectés par un champignon hallucinogène appelé communément l’ergot du seigle. Ce champignon, de nom latin Claviceps purpurea, produit divers alcaloïdes, parmi lesquels, en particulier, l’ergonovine, dont le noyau est l’acide lysergique, plus connu sous le nom de LSD. »
« Nous savons qu’après la consommation de cette potion rituelle, au cours de la phase finale de l’initiation, une représentation théâtrale était offerte aux fidèles. Il s’agissait d’un drame mystique qui mettait en scène divers épisodes mythiques de la vie de Déméter. C’est ainsi qu’on y assistait au rapt de Perséphone par Hadès, le dieu des enfers, son oncle ; à la douleur de sa mère Déméter et à ses courses errantes dans les enfers ; et enfin à ses heureuses retrouvailles avec sa fille Perséphone. Finalement était donnée la représentation d’une scène d’accouplement entre Zeus et sa sœur Déméter. La scène était mimée. Il s’agissait de ce que l’on appelle une hiérogamie, mariage mystique, un rapport sexuel qui était célébré là par le grand prêtre et la suprême prêtresse de Déméter. Nous savons que Zeus entraînait violemment Déméter dans une grotte ténébreuse. Toutes les torches de l’assemblée étaient alors éteintes. Et le rapprochement entre les deux divinités se déroulait dans cette ombre. Je vous laisse imaginer la stupeur, la fascination et l’attente anxieuse des fidèles d’Eleusis. »
Un long murmure traversa l’assemblée, dont l’émoi faisait écho à la stupeur qui frappait dans l’antiquité les témoins de cette célébration.
Dans l’assistance, madame Calvari hasarda un regard inquiet vers ses amies, appréhendant leur réaction. Elle observa que certaines d’entre elles étaient choquées, mais se rassura en constatant que d’autres, au contraire, semblaient ravies ‒ l’une d’entre elles était même proche de la pâmoison. L’archéologue eut un sourire, heureux de son effet. Il appela au silence par de petits tapotements de la main sur son pupitre, qu’il fit suivre de quelques cabotins “S’il vous plaît ! S’il vous plaît ! S’il vous plaît ”.
« Ceux qui avaient passé toutes les épreuves de l’initiation », reprit-il, « étaient déclarés ‘initiés’, ou ‘époptes’, selon la parole consacrée. Et pour eux, ces mystères constitueraient à jamais, par excellence, l’expérience même de l’illumination. Nous savons que ces fidèles venaient des quatre coins de la Méditerranée et qu’ils reprenaient chez eux, à leur retour, leurs anciennes pratiques religieuses. En effet, la déesse-mère Déméter n’exigeait pas d’eux qu’ils les abandonnassent. Les révélations qui leur avaient été faites, loin d’être incompatibles avec leurs croyances antérieures, les complétaient, les dépassaient simplement en les éclairant d’un jour nouveau. »
« Les Hymnes homériques », poursuivit le chef de la mission archéologique, « nous décrivent une Déméter très glorieuse, en robe noire, avec une chevelure blonde très riche, portant une épée d’or et une corne d’abondance remplie de fruits merveilleux. Elle est la déesse qui nous a transmis les dons formidables et parfaits que sont la nature, les saisons, les moissons et ce qui s’en suivait, c’est-à-dire l’abondance et la prospérité, qui lorsqu’ils étaient bien gérés faisaient régner la paix. Fille de Cronos et de Rhéa, elle a enseigné à Triptolème et à ses nombreux disciples le secret de l’agriculture et de la fertilité. Nous savons aujourd’hui que ce secret, ou ce ‘mystère’, peut être assimilé en quelque sorte à la domestication de la photosynthèse au profit des espèces préférentiellement utiles aux humains. Déméter était celle par qui le blé, l’orge et les fruits, et les plantes médicinales avaient été donnés aux hommes, celle par qui la Loi divine du grand cycle de la vie et de la mort était révélée. Sa bonté, sa clémence et sa générosité adoucissaient les rapports entre les hommes et les femmes, et entre les cités. Elle était souvent représentée offrant trois épis de blé et deux capsules de pavot. »
« Il semble probable, mais ce n’est là encore qu’une hypothèse, que le grand enseignement d’Eleusis était en définitive celui de l’immortalité. Les recherches en cours permettront sans doute d’apporter un nouveau regard scientifique sur l’histoire de ce concept et sur son rapport avec la figure de notre déesse. »
« Il reste que Déméter a su imprimer sa marque civilisatrice sur la société, en lui faisant don entre autres de l’agriculture et de la prospérité, ainsi que du sentiment de la nature tel que nous le vivons encore aujourd’hui dans le monde occidental. »
L’archéologue conclut en affirmant que toute son équipe et lui-même se sentaient fiers et profondément honorés à la perspective de voir le bas-relief qu’ils avaient mis à jour dans le temple de Crotone placé sous la protection de l’ONU. Car en retour, l’unité des Nations devenait ainsi symboliquement la nouvelle demeure, le nouveau temple de Déméter. Il remercia l’assemblée pour son attention. La claque des archéologues lança de furieux applaudissements, qui soulevèrent une ovation de la salle.
Le ministre alors se leva et s’approcha du bas-relief. D’un geste auguste, il tira d’un coup sec sur l’étoffe qui le recouvrait, et Déméter faisant don du blé aux hommes apparut enfin aux yeux de tous. Elle était figurée vêtue d’une étoffe aux plis très fins, donnant de la main gauche un épi à Ploutos, son jeune fils, lequel se tenait debout et nu devant elle, un sac de moissonneur noué à son cou. Il recevait ce présent la main ouverte, protégé par une autre femme, Perséphone sans doute. Les proportions de l’ensemble étaient exquises, et les traits des personnages, et la finesse du drapé des habits, sculptés dans le marbre, portaient le sceau de la virtuosité.
Ferveur redoublée, nouvelle ovation de la salle, flashes de photographes. Le directeur général rejoignit les micros : « L’heure est maintenant venue pour moi, au nom de toutes les Nations qui m’ont élu, de conclure en remerciant l’Italie pour ce don qui fera date dans l’histoire de notre agence. En cette heure où nous sommes chaque jour confrontés à de nouvelles catastrophes naturelles, au dérèglement des saisons, à des famines inédites et au redoublement des épidémies, nous voulons croire que la protection de Déméter nous aidera. Monsieur le Ministre, Excellence, Mesdames et Messieurs, il ne me reste qu’à vous inviter à de modestes agapes, à déguster un peu de ces pâtisseries et de ces petits fours qui nous attendent au buffet, fruits de la Terre et du travail des hommes ! Je vous y donne rendez-vous! »
Quelques représentants de la bonne société romaine avaient été invités à la cérémonie. Parmi eux, deux dames d’un certain âge, parfumées du même parfum, arborant le même collier de perles et coiffées du même chignon, qui tenaient à peu près ce dialogue :
« Ma chère, comment font-ils, je me demande, Seigneur tout puissant, comment font-ils pour ne pas désespérer, tous ces experts de l’ONU ? Quelquefois, je les imagine, ces gens, qui sortent de leurs réunions et de leurs sommets mondiaux, et je me demande ce qui leur passe par la tête. Les guerres, les catastrophes écologiques, la surpopulation, les famines, les crises économiques et les dégringolades de la bourse, le climat, la pédophilie galopante, les pandémies, la mondialisation... Comment peuvent-ils traiter de toutes ces choses et continuer à vivre calmement ? Pour moi, c'est une énigme. Quand on voit le journal télévisé, doux Seigneur, quelle abomination ! Dans quel monde vivons-nous ?
- Vous savez qu'ils ne payent pas d'impôts. Ils gagnent jusqu’à quinze millions de lires par mois ‒ mais attention ! Dans la devise qu’ils choisissent, et en dollars s’ils le veulent ! Et nets d'impôts, avec ça !
- Mais non, voyons ! Ils ont un système de taxes intérieures, on leur prélève ça à la source, quelqu’un m'a tout expliqué, une fois.
- Mais non, mon amie, voyons ! Ce sont des fables tout cela ! Ils payent zéro impôt, c’est bien connu !
- Non et non ! Je vous assure, j’ai de bons informateurs. Il y a une sorte de prélèvement à la source. Il y a une tambouille financière entre l’organisation et les gouvernements. Pour chaque fonctionnaire de telle nationalité, son salaire est déduit des contributions obligatoires de son pays d’origine. C’est comme s’il payait des impôts chez lui, en somme. Si j’ai bien compris ! Ou quelque chose comme ça, je ne me rappelle plus très bien. Ah, ma pauvre tête !
- Vous avez peut-être raison. Mais peu importe, après tout. Le résultat, en tout cas, c’est qu’à quarante ans, un fonctionnaire gagne ici plus qu'un sénateur ou un ministre de chez nous en fin de carrière !
- Eh oui ! On se sent parfois bien peu de chose !
- Pour ma fille, qui vient de décrocher sa maîtrise d’économie, j'espère bien que nous lui trouverons un stage ici…
- Non ! Votre fille ? Ce serait une bien belle chose pour elle ! A mon avis, c'est la meilleure position professionnelle qui soit aujourd'hui. Fonctionnaire international. Il n’y a que ça de vrai. C’est ça, ou rien.
Un peu plus loin, à côté des petits fours, le Pharaon s’entretenait avec le ministre qui s’inquiétait des impressions causées par la prestation de l’archéologue : il espérait qu’elle n’avait choqué personne. Le directeur général le rassura : pour sa part, il l’avait appréciée. « Et mon ami, nous avons bien d’autres sujets de préoccupation, beaucoup plus importants, n’est-ce pas ? Entre vous et moi, je viens de recevoir des nouvelles alarmantes – la maladie de la vache folle, ça risque de recommencer. On croyait la page tournée, eh bien non. Il semble que cela se complique. D’ailleurs, tiens, je profite de l’occasion, j’aimerais bien avoir l’avis de votre gouvernement et aussi celui de la Commission européenne sur ça. Et sur quelques autres sujets brûlants aussi. Les finances de la maison… la régulation internationale en matière de génétique … et puis cette question lancinante des externalités de l’agriculture, et de ses subventions… Comme vous le savez, nos amis australiens et néo-zélandais – mais aussi les Anglais et les Canadiens, et pas mal d’autres pays aussi – sont très sourcilleux sur ces sujets. Ils veulent le moins d’État possible, ils veulent zéro régulation et zéro taxe, et zéro subvention, éliminer toutes les distorsions du marché, concurrence déloyale, etc. Je ne vous fais pas un dessin, vous connaissez la musique. Ils ont l’intention de lancer une offensive sur ces thèmes lors de notre prochaine réunion du Conseil. Ce sera une foire d’empoigne, j’en ai bien peur. Bref, j’aimerais beaucoup vous entendre un jour sur ces sujets et connaître un peu plus en détail la posture de votre gouvernement, et celle de Bruxelles aussi. Prenez rendez-vous avec mon secrétariat, me feriez-vous cette faveur ? ».
Comme le ministre était heureux de ce rapprochement ! Ces semi-confidences du Pharaon avaient été pure musique pour ses oreilles ! Elles le flattaient. Le directeur lui faisait confiance ! Et il tenait là, lui, le ministre italien des politiques agricoles, des informations stratégiques et utiles. Il se promit de parler de cet entretien important à son Président du Conseil, et d’en partager la teneur lors de la prochaine réunion de son conseil des ministres. Et… il pourrait désormais renforcer sa position au sein du groupe de ses collègues de la Commission européenne.
Cette cérémonie entre l’Italie et l’ONU avait décidément été, pour notre ministre, un franc succès. Il avait ainsi désormais, lui aussi, comme l’humanité toute entière, d’ailleurs, une dette renouvelée à l’égard de la glorieuse et pacifique Déméter, la déesse de l’agriculture, notre déesse-terre, notre mère nourricière à tous, notre déesse-mère...
À suivre…
Écoutez un exposé intitulé "Les Hymnes Homériques à Déméter, archétype de l’Initiation" par Françoise Bonardel.
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